Les convulsionnaires de Saint-Médard
(Suite. - Voir n° de novembre, p. 306.)
1. (A saint Vincent de Paul). Dans la dernière séance nous avons évoqué le diacre Pâris, qui a bien voulu venir ; nous désirerions avoir votre appréciation personnelle sur lui, comme Esprit. - R. C'est un Esprit plein de bonnes intentions, mais plus élevé en morale qu'autrement.
2. Est-il véritablement étranger comme il le dit, à ce qui se faisait auprès de son tombeau ? - R. Complètement.
3. Veuillez nous dire comment vous envisagez ce qui se passait chez les Convulsionnaires ; était-ce un bien ou un mal ?- R. C'était un mal plutôt qu'un bien ; il est facile de s'en rendre compte par l'impression générale que produisaient ces faits sur les contemporains éclairés et sur leurs successeurs.
4. A cette question adressée à Pâris, savoir : « Si l'autorité avait eu plus de pouvoir que les Esprits, puis qu'elle a mis un terme à ces prodiges, » sa réponse ne nous a pas semblé satisfaisante ; qu'en pensez-vous ? - R. Il a fait une réponse à peu près conforme à la vérité ; ces faits étant produits par des Esprits peu élevés, l'autorité y mit un terme en interdisant à leurs promoteurs la continuation de leurs espèces de saturnales.
5. Parmi les Convulsionnaires, il en est qui se soumettaient à des tortures atroces ; quel en était le résultat sur leur Esprit après la mort ? - R. A peu près nul ; il n'y avait aucun mérite à des actes sans résultat utile.
6. Ceux qui subissaient ces tortures paraissaient insensibles à la douleur ; était-ce chez eux simple résignation, ou insensibilité réelle ? - R. Insensibilité complète.
7. Quelle était la cause de cette insensibilité ? - R. Effet magnétique.
8. Est-ce que la surexcitation morale, arrivée à un certain degré, ne pouvait pas anéantir chez eux la sensibilité physique ? - R. Cela y contribuait chez certains d'entre eux, et les disposait à subir la communication d'un état qui avait été provoqué artificiellement chez d'autres, car le charlatanisme joua un très grand rôle dans ces faits étranges.
9. Puisque ces Esprits opéraient des guérisons, c'était rendre service, et alors comment pouvaient-ils être d'un ordre inférieur ? - R. Ne voyez-vous pas cela tous les jours ? Ne recevez-vous pas quelquefois des conseils excellents et d'utiles enseignements de certains Esprits peu élevés, légers même ? Ne peuvent-ils pas chercher à faire quelque chose de bien comme résultat définitif en vue d'une amélioration morale ?
10. Nous vous remercions des explications que vous avez bien voulu nous donner. - R. Tout à vous.